C’est vraiment un problème qui préoccupe ceux qui débutent dans cette pratique.
Surtout s’ils ont démarré par la pêche à la grande canne ou cette opération est capitale.
On pêche à l’aplomb du scion, sur un petit périmètre en étang et sur une coulée rectiligne en rivière.
Ca se joue parfois à quelques centimètres en plus ou en moins.
C’est pointu, très pointu et il suffit d’assister à un concours pour voir avec quel soin les champions effectuent le repérage du fond sur leur poste. Une cérémonie !
A l’anglaise c’est différent.
On pêche a distance ; peu ou prou a la même distance d’ ailleurs…mais va donc être précis a 20 mètres !
Un mètre en plus ou en moins au lancer et la profondeur peut beaucoup varier ! Faut faire avec …
En outre, dans cette pêche on pratique souvent
l’agrainage.
Des asticots sont envoyés à la fronde et descendent vers le fond, lentement, très lentement.
Faites donc l’expérience suivante : mettez vous en surplomb et lancez une pincée d’asticots, de blé cuit ou de maïs dans une eau claire. Vous serez surpris par le temps que ces esches mettent à gagner le fond.
C’est un détail qu’il faut garder à l’esprit car il vous fera toucher du doigt la raison pour laquelle nos amis anglais mettent si peu de plombs sur la ligne.
L’hameçon esché doit descendre lentement, naturellement, comme s’il était libre.
L’agrainage est une méthode d’amorçage assez peu pratiquée dans notre pays.C’est dommage.
Le but du jeu est de mettre les poissons en compétition.
On envoie les esches selon le principe du «peu mais souvent ».
Ca peut être long et il faut tout le flegme d’un anglais pour attendre parfois plus de deux heures la première touche.
Une fois les poissons sur le poste, il va de soi qu’ils ne vont pas rester au fond à attendre que les asticots viennent à leur rencontre. Ils vont vite monter dans la couche d’eau pour les intercepter …et notre flotteur n’agira plus comme le support de la ligne mais comme un buldo en quelque sorte.
Il s’enfonce ou ne s’enfonce pas. Se déplace latéralement, remonte ou se couche. Rien a voir avec les signaux de l’antenne du flotteur d’un montage au coup.
Les poissons deviennent frénétiques et montent, montent de plus en plus. A tel point que la pêche devient compliquée. Il faut pêcher si haut que la perception des touches et le ferrage sont presque impossibles.
Il faut alors ralentir le rythme pour que les poissons redescendent dans la couche d’eau. Un art ! Ca mériterait un article entier.
Vous comprenez donc que dans ce type de pêche, la recherche de la hauteur d’eau exacte n’a pas d’intérêt.
Pour être prosaïque, au départ, on règle le flotteur a peu près à la hauteur estimée et ensuite, on s’adapte !
Mais revenons sur le continent ou les pêcheurs à la moulinette ont l’habitude de pêcher sur un amorçage à la farine.
J’exclue d’emblée le sondage avec une canne bolognaise.
Je ne pratique pas car je trouve que c’est assez contraignant de traîner une canne supplémentaire mais il faut quand même reconnaître que c’est la seule façon de sonder pour la pêche a grande distance (au delà de 30 m).
Revenons a des pêches plus classiques a 15 -25 m.
1° Le sondage en étangEn eau calme, deux cas de figure bien sur :
La pêche au flotteur fixe et la pêche au flotteur coulissant.
a-La pêche au fixeDans le premier cas, la profondeur de pêche est inférieure à la longueur maximale de la ligne. Soit environ 3m90 ce qui est la longueur habituelle des cannes utilisées pour cette pêche.
Le sondage sera un peu différent dans la forme de ce qu on a l’habitude de voir a la pêche a la canne.
La sondePas question d’envoyer au loin une sonde de 20 grammes. C’est la casse assurée !
On utilise des lests de 1.5 à 3 grammes en général.
Le plus simple, c est de pincer un gros plomb SSG (1.6 grammes) sur l’hameçon ou juste au dessus. C’est pas mal mais parfois il se détache.
Stonfo fabrique de petites sondes (sondes Elite) qui se clipsent sur l’hameçon grâce a un système de crochet rétractile.
J’utilise des sondes bricolées maison :
Les fonderies Lemer commercialisent également des sondes épatantes.
Ceux qui montent leurs lignes au bord de l’eau pratiqueront le sondage avant d’avoir placé les plombs sur la ligne. Ceux qui comme moi utilisent des lignes montées et équilibrées à la maison devront redonner de la portance au flotteur.
En effet, si celui-ci est équilibré comme il se doit, c’est a dire pile poil, il sera très difficile de trouver le fond. Le plus léger vent ou courant de surface empêchera la ligne de se positionner verticalement dans l’eau et l’opération sera faussée.
Pour redonner de la portance, on enlève du plomb. Un petit canif pour faire levier et on ouvre très facilement une des grosses chevrotines AA ou SSG qui bloquent le waggler.
Si le flotteur est pré lesté on ôte une rondelle.
Mes flotteurs sont tous équipés de rondelles de plomb qui sont simplement des chevrotines de taille 1 aplaties et percées.
On peut également sur les flotteurs équipés d’antennes interchangeables, bricoler une antenne « sondeuse » en collant un morceau de plume de paon on de baguette de balsa sur l’antenne d’origine.
Pour certains flotteurs comme les excellents Drennan cristal, on redonne de la portance en roulant un morceau de papier bulle tenu par un élastique.
Une chose très importante est la façon de lancer la ligne. C’est particulier car le gros plomb sonde placé en pointe la déséquilibre complètement.
D’ abord, je vous conseille de vous mettre debout. On a beaucoup plus d’amplitude de geste et on voit mieux ce qui se passe sur l’eau.
Le geste en lui-même est très coulé, ample mais en souplesse. Le lancer se fait un peu sur le coté droit (pour les droitiers) en visant assez haut pour que la trajectoire de la ligne soit en cloche .On lance au delà de la zone de pêche et on ramène rapidement le flotteur sur celle-ci. C’est assez facile car on voit bien la traînée que fait le waggler lorsqu’ on tire la ligne.
On stoppe dés que l’objectif est atteint et ensuite… on sonde. Je vous fais grâce de cette opération qui consiste a ajouter ou a enlever du fond jusqu’ a la bonne profondeur.
Une fois que le fond est trouvé, il faut absolument
le marquer afin de le retrouver en cas de changement de ligne ou de casse.
Marquage sur la canne : on pique l’hameçon sur le talon, on repère la position du flotteur et on fait une marque sur la canne a son sommet. Je vous recommande de poser une goutte de Mystic blanc pour faire celle-ci. Le marqueur blanc commercialisé par Sensas convient aussi mais la pâte de marquage est très difficile à gratter une fois sèche.
On peut également faire un marquage au sol : deux branchettes piquées dans la terre servent a indiquer la profondeur.
Cette méthode est celle que je préfère pour la pêche au coulissant.
Parlons en justement.
b-La pêche au coulissantUn ligne au coulissant se compose d’une grosse masse de plombs accolés (des billes percées ou des chevrotines) et de quelques plombs disposés en dessous.
Le waggler sera de gros volume car il faut au minimum 4 g sur la ligne pour faire coulisser le fil.
La technique du sondage est somme toute assez simple.
On regroupe tous les plombs sur le bas de la ligne et on cherche le fond en déplaçant la petite ligature qui bloque le flotteur. Je vous conseille de ne pas mettre de bas de ligne pendant l’opération pour éviter les accrochages.
Si on a mis trop de fond, le waggler reste a plat.
Si on n’en a pas mis assez, le flotteur…se positionne normalement. Ce n’est pas bon, il faut en rajouter. Comme le flotteur est en général assez long, on comprend que le sondage peut être très précis. Si la moitié de la plume apparaît par exemple, le fond sera d’une demi plume plus bas. On raisonne un peu à l’envers du sondage au fixe.
Une fois le fond juste trouvé, on le marque comme ci-dessus sur la canne ou au sol.
On rectifie bien sûr la position de la ligature lorsqu’ on rajoute le bas de ligne d’une hauteur qui correspond à la longueur de celui-ci.
2° <Le sondage en rivièreUn dernier mot pour parler du sondage a l’anglaise en rivière. Je ne parle pas de la rivière rapide ou l’agrainage est de mise mais du courant type Seine ou Loire.
Un fond de 3 m ou plus et un courant lent.
Certains utilisent une sonde. C’est valable bien sur mais il faut être adroit et anticiper sur la coulée car le courant entraîne le flotteur.
Moi je préfère simplement monter le waggler jusqu’à ce que le bas de ligne accroche et qu’il coule.
C’est rustique mais ça marche.
Voila.
Nul doute que chacun aura ses propres astuces ou méthodes de sondage. Car il en existe d’autres ( bouchon sondeur ..) et ce forum est la pour qu’ on en parle.