Sur le site anglais www.barbel.co.uk il y a ( entre autres ) un article fort interessant sur la pêche du barbeau...en hiver.
Je me suis permis d' en faire un petit condensé. C' est une adaptation plus qu' une traduction. Je me suis aussi permis de rajouter quelques notes en italique ( Ndt). Que l' auteur me pardonne .... les français ne respectent décidément rien !
Voila le truc:
WINTER BARBEL
by Graham Marsden
Lorsqu’ on me demande quelle est pour moi la meilleure période de l’année pour la pêche du barbeau, je réponds sans hésiter : « les deux ou trois dernières semaines de l’année «. C’est à cette période que j’ai sans conteste pris le plus de barbeaux. Mais la pêche de ce poisson pendant tout l’hiver reste plaisante et productive.
C’est à cette saison qu’on a le plus de chances d’attraper un spécimen. Un poisson de 8 livres ou même du double !
Evidemment la météo et ses effets sur le niveau d’eau conditionne les chances de réussite.
Les conditionsPour résumer :
En cas de crue, si le niveau monte et que l’eau se teinte, c’est mauvais pour la pêche. Le poisson se cale et ne s’alimente plus .Si l’eau reste haute ( même sale et teintée) avec un niveau stable ou décroissant pendant quelques jours, ça redevient bon. Et même excellent si la température de l’eau augmente.
Une crue avec une montée lente du niveau sans changement de la couleur de l’eau est très bonne si l’eau se réchauffe. Moins si elle se refroidit.
Je ne mets pas mes œufs dans le même panier .J’ai la chance d’habiter à proximité de deux rivières de plaine, la Dane et la haute Severn, et je peux donc décider au dernier moment quelle rivière et quel poste je vais pêcher.
Ndt : l’auteur décrit en détail les deux rivières qu’il fréquente. J’ai volontairement omis de développer cette partie .Les rivières sont des chalk streams (des rivières a truite sans doute dans leurs parties basses: les zones dite à ombres ou a barbeaux ) qui ont la particularité de se teinter rapidement lors des crues.Pour cela j’ai une stratégie qui me permet d’être rapidement opérationnel.
MatérielMes deux cannes (des Harrison ‘s Interceptor de 12 pieds puissance 1,75 lbs) restent montées dans le fourreau avec l’épuisette et les reposes cannes.
Les montages sont coulissants. Très simples.
Ligne forte pour « big specimen « de 30/100, bas de ligne en tresse Sufix Herculine micro de 9 lbs.
Ligne standart en 22 /100 et bas de ligne en 18 a 20 /100.
Sur le corps de ligne est glissée une perle agrafe puis une perle en caoutchouc. Un émerillon est noué en bout. Le bas de ligne mesure habituellement 30 a 40 cm mais on peut être amené a l’allonger jusqu’ a 1m10.
La perle agrafe reçoit un plomb (pêche d’attente) ou un swim feeder (pêche active).
Ndt : Pas de précision sur le choix de la tactique mais on peut penser que la première option s’adresse plutôt a des poissons trophées et la seconde a des poissons plus petits et plus nombreux.Appâts et amorçageNdt : On remarquera que l’auteur n'évoque pas les asticots. Peut etre sont ils interdits dans les chalk streams ou ne les juge t-il pas assez sélectifs...Comme je l’ai dit, il faut disposer d’appâts immédiatement disponibles. Le seul effort sera de les sortir du congélateur la veille.
ChènevisJe mets a tremper 24 heures dans de l' eau 10 pintes (
NDT : dix bons verres a bière !-il faut avoir bu une pinte de Guiness en Angleterre pour se représenter le volume que cela représente !) de chènevis . Puis je le fais cuire 30 minutes dans une cocotte minute .J’ ajoute une cuillère a soupe de bicarbonate de soude pour renforcer la couleur des graines (c’est peut être inutile mais j’ y crois). Je le laisse refroidir dans son jus puis le rince a l’eau froide dans une passoire puis le divise et le conditionne en sachets d’une pinte. J’attends 24 heures pour que son arôme s’intensifie puis je le congèle.
Je m’en sers pour amorcer. La quantité est variable. Généralement une ou deux pintes. Parfois plus si le poste est prolifique.
Le chènevis inutilisé peut être recongelé deux ou trois fois sans inconvénients.
Pâté de jambon (Luncheon meat)Ndt : c’ est apparemment l’ esche de prédilection de l’ auteur. Il ne précise pas son mode de fixation mais c’ est sans doute sur un montage au cheveu.Il est congelé également. Je le coupe en petits cubes ou triangle puis le répartis dans des sacs dans lesquels j’ajoute un arôme. C’est très important en hiver car dans l’eau froide, les arômes diffusent mal. La congélation permet à l’arôme d’imprégner le coeur du jambon et de diffuser longtemps.
D’ailleurs, quel que soit l’arôme choisi, faites en sorte qu’il imprègne a la fois l’esche et l’amorce. On se sert du pâté comme esche mais on peut également le réduire en purée, l’aromatiser et s’en servir pour amorcer.
Cela va sembler comique mais l’arôme que je préfère est la fraise. Les barbeaux réagissent parfois comme des enfants devant des bonbons.
Ndt : l’ arome « fraise « existe en spray ( Nash products ). Il est utilisé par les carpistes pour booster leurs esches.Vers de terreC’est une esche classique très efficace lorsque l’eau est teintée.
Ndt : l’auteur décrit ensuite sa façon de collecter puis de nourrir les vers. C’est classique sauf qu’il utilise bien sur, en plus des déchets classiques (épluchures etc..) du thé récupéré dans les sachets usagés. So british ! BouillettesC’est tout ou rien. Dans certains endroits, les bouillettes sont les esches les plus efficaces. Ailleurs, elles sont ignorées.
Ndt : l’ auteur n’ a pas d’ explication. Il avance l’hypothèse que certaines zones sont régulièrement amorcées avec ce type d’esche et que les barbeaux ont pris l’habitude de s'en nourrir. Comme ces poissons sont capables de faire plusieurs kilomètres par jour, il est possible qu’on en prenne sur des zones jamais amorcées ainsi.
Il ne donne pas de formule de bouillettes pour pêcher le barbeau. J’ai personnellement pris du barbeau avec des frolic et les carpistes en rivière capturent accidentellement ce poisson avec des bouillettes carnées aussi bien que fruitées.Dans tous les cas, soyez parcimonieux en hiver avec l’amorce. En été, trop amorcer n’est pas gênant. En hiver si. La partie de pêche peut s’en trouver compromise. Mieux vaut trop peu que trop.
Je jette en général une pinte de chènevis et une demi douzaine d’esches ( morceaux de jambon, bouillettes ). Cela suffit bien souvent pour une journée de pêche.
J’ai tendance même à en distribuer un peu moins qu’une pinte, quitte à en rajouter si les poissons sont actifs.
Les touches en hiver sont aussi violentes qu’en été. La différence entre ces deux périodes est qu’on a plus de touches en été mais que les poissons qui mordent en hiver sont plus gros. Et bien souvent, c’est lorsque les eaux sont hautes et teintées et qu' il fait froid qu’on prend les vrais spécimens.